Documents sur les Druides, histoire, philosophie, et recherches diverses ...

Définition :

Le mot druide vient de l'indo-européen " dru-wid " : très voyant, donc très savant (à rapprocher de l'irlandais " sui ", de " su-wid " : bien savant, sage, et du sanscrit " evam-vid " : idem, épithète du brahmane).

La tripartition fonctionnelle de la société gauloise, très clairement décrite par César, correspond à celle de la société irlandaise médiévale : tandis qu'en Gaule la première fonction (sacerdotale), la deuxième (guerrière) et la troisième (artisanale et productrice) sont représentées respectivement par les druides, les equites  et la plebs , elles le sont en Irlande par les druíd , la fláith  (noblesse) et les aes déna  ("gens d'art").

Cesar, a propos des druides, dans la " Guerre des Gaules " :

" Un grand nombre de jeunes gens viennent s'instruire chez eux, et ils bénéficient d'une grande considération [...]. À tous ces druides commande un chef unique, lequel exerce parmi eux l'autorité suprême [...]. À une certaine époque de l'année, ils se réunissent en un lieu consacré du pays des Carnutes que l'on tient pour le centre de la Gaule. Là, viennent de toutes parts tous ceux qui ont des contestations et ils se soumettent à leurs avis et à leurs jugements. Leur doctrine a été élaborée en Bretagne, et de là, pense-t-on, en Gaule, et aujourd'hui encore la plupart de ceux qui veulent mieux connaître cette doctrine partent là-bas pour l'apprendre [...], beaucoup viennent de leur propre chef se confier à leur enseignement et beaucoup sont envoyés par leurs parents et leurs proches. On dit qu'ils apprennent là par cœur un très grand nombre de vers : certains restent donc vingt ans à leur école. Ils sont d'avis que la religion interdit de confier cela à l'écriture [...]. Ce dont ils cherchent surtout à persuader, c'est que les âmes ne périssent pas."

Les études duraient vingt ans en Gaule d'après César, et la matière de l'étude, entièrement orale et versifiée, comportait, outre la récitation des scéla  ("récits"), le droit, la généalogie, la poésie et tout ce qui concernait la spécialisation. Mais, quelle que fût leur place dans la hiérarchie, tous les membres de la classe sacerdotale étaient solidairement "druides", par opposition au reste de la société.

Détenteur de l'autorité spirituelle, le druide a aussi prééminence sur le pouvoir temporel, représenté par le roi avec qui il forme couple ; il est l'intermédiaire obligé entre les dieux et le roi, celui-ci jouant le même rôle entre le druide et la société. Le roi rend la justice, mais c'est le druide qui dit le droit. Le druide n'est astreint à aucune obligation, fiscale ou militaire, mais il peut porter les armes et faire la guerre quand bon lui semble (le druide guerrier est un personnage classique de l'épopée irlandaise). C'est le druide qui prononce les geasa , "injonctions" ou "interdits" qui enserrent tous les individus - surtout le roi - dans un réseau strict de défenses et d'obligations : en Ulster, par exemple, on ne devait pas parler avant le roi et le roi ne devait pas parler avant le druide. Mais le druide est au service du roi, à qui il doit le conseil, l'information ou la prédiction dans l'intérêt du royaume.

La solidarité intime du roi et du druide suffit à expliquer qu'après la conquête romaine le druide ait disparu en Gaule : l'adoption par les Gaulois du système politique romain fondé sur le municipium  lui enlevait toute raison d'existence. Aussi le druidisme, malgré sa force initiale, a-t-il décliné lentement. Les édits de Tibère et de Claude, qui englobaient dans une même réprobation druides et mathematici , ne sont donc pas la cause déterminante de cette disparition, pas plus que les griefs qu'on leur fait concernant les sacrifices humains, dont rien ne prouve qu'ils aient eu la fréquence et l'ampleur qu'on leur a attribuées.

Il est acquis que les druides sont les représentants celtiques d'un sacerdoce indo-européen.

 

Leurs Fonctions :

 

Les spécialisations du file  irlandais sont les suivantes :

sencha  (historien, antiquaire, généalogiste, panégyriste, enseignant), brithem  (juge, juriste, législateur, arbitre), scélaige  (conteur), ,- faisant usage des trois médecines, végétale, magique et sanglante), ,. Il est aussi architecte et ambassadeur.

Le devin ou fáith  est un technicien de la prédiction, seule fonction sacerdotale accessible aux femmes, ce qui explique que l'on ait parlé parfois, mais par confusion, des "druidesses" (irl. bándruí , bánfile  ou bánfáith ).

En Gaule, quelques inscriptions gallo-romaines et une mention de Hirtius citent le gutuater , qui, d'après l'étymologie (irl. gúth , "voix"), a dû être un druide invocateur.

Il ne nous manque - parce que la christianisation l'a fait disparaître - que le nom du druide sacrificateur (manque aussi le nom du sacrifice, les textes ayant seulement conservé celui de l'oblation, irl. idpart , gall. aberth ).

Fonctions Précises :

· Gutuater (invocateur)

· vati, welet (ovate)

· bardo (Barde)

· druid (Druide)

· rig-file " roi "

· ollam " docteur "

· oblaire " apprenti "

· sencha " historien-genealogiste "

· brithem " juriste "

· scelaige " conteur "

· liaig  (médecin, chirurgien )

· caint e  (satiriste)

· cruiti re  (harpiste)

· deogbaire  (échanson)